Gargantua été aperçu dans les Gorges du Tarn, au sommet de la Margeride et bien sûr à la Cham des Bondons... Là où passa Gargantua, la Lozère pris ses formes généreuses. Petite excursion dans les pas du géant rabelaisien.
La légende de Gargantua
Étalée sur la Lozère
Gargantua, second roman de François Rabelais écrit en 1534, conte les années d’apprentissage et les exploits guerriers du célèbre géant glouton, immanquable icône gauloise. Durant ses nombreuses aventures, Gargantua a été vu aux quatre coins de l’Hexagone. L’héritage de sa légende se laisse aujourd’hui deviner dans les légendes locales ou la toponymie française.
En Lozère, le héros rabelaisien a largement marqué le paysage. Les enjambées du géant faisaient parfois plusieurs kilomètres de long : du côté de Châteauneuf-de-Randon, les promeneurs avisés trouveront son soulier gauche, alors que son sabot droit se laisse découvrir au sommet du Signal de Randon, considéré comme un des points culminants de la Margeride.
Toujours dans le département, Gargantua aimait à jouer avec de petits bergers au lancer de palets. Vous retrouverez ses projectiles égarés au Méjean, ainsi qu’au sud de Langogne.
Alors qu’il pêche dans les gorges du Tarn, Gargantua est surpris par la nuit. Pour continuer d’attraper du poisson, il détache alors une étoile du ciel, qu’il accroche au sommet de la célèbre Roche Aiguille, d’une hauteur de 700 mètres. Il construisit également un barrage à l’aide de gros blocs de pierre, et balaya de sa main le fond de la rivière jusqu'au dernier poisson. Les restes de l’ouvrage sont visibles au Pas de Soucy, un des sites les plus remarquables des Gorges.
Gargantua de passage
Au Mont-Lozère
En Lozère, l’héritage géologique de Gargantua est encore riche de nombreux autres mythes. Un des plus notables aurait eu lieu à la Cham des Bondons, au sud-est du Mont-Lozère. Outre ses 154 menhirs de granite, le site recèle deux mamelons de marnes noires, ayant étonnamment résistées à l’érosion grâce à une strate de calcaire dolomitique. Souvent décrits comme les deux mamelons de la Lozère, ces puechs (du latin podium, terre élevée) sont également l’oeuvre du géant. Revenant des labours, Gargantua aurait par deux fois secoué ses sabots lourds de boue calcaire, fertilisant ainsi des îlots de terre granitique. Les deux Puechs étaient dénommés jusqu'en 1810 le Puech d'Allègre et le Puech de Mariette. Aujourd'hui, ce sont le Truc de Miret et le Truc des Bondons. Puissance créative de Gargantua, singulière vision rabelaisienne, superbe pied-de-nez géologique... La pente des bondons recèle un paysage spectaculaire, à la jonction du Mont-Lozère et du grand causse de Sauveterre.
JustineFIRMIN
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